L’examen pré-embauche

Cochon24 facteurs de risque à évaluer

Au cours des nombreuses années, ce sujet a fait l’objet de beaucoup de discussions. Des opinions ont parfois été divergentes et certains y ont pris des décisions qui, malheureusement, n’étaient pas toujours appuyées sur les connaissances ou l’expérience appropriée. Les avantages financiers sont mal connus, et souvent, lorsqu’il survient un problème médical chez un employé quelques années après son emploi, cela sera perçu comme un phénomène relié au hasard ou encore à une fatalité imprévisible.

L’objectif ne peut pas se résumer à déterminer si une personne est apte ou inapte à occuper un emploi mais bien de réaliser des avantages en faisant un pré-embauche.

Si une pathologie médicale survient et qu’il n’y a pas eu d’examen pré-embauche, cela peut influencer les prises de décision de même que la gestion d’un dossier. En effet, puisque l’information médicale était non connue, peut-être même cachée à la base, en présence d’un problème qui peut être important, il va sans dire que les coûts le seront. De plus, les relations liées avec un problème antérieur qui normalement permettraient de mieux comprendre la situation actuelle, et parfois de favoriser un partage de coûts lors d’un cas de CSST, seront impossibles.

J’ai personnellement été témoin de nombreux dossiers où l’évolution d’une condition quelconque aurait été fort différente si les données médicales avaient été connues au départ. Malheureusement, dans certains cas, les coûts énormes imputés en regard d’un accident de travail n’ont pu être évités. Voici des raisons qui promettent de rencontrer les avantages d’un tel examen.

Connaître les aptitudes: vis-à-vis certaines normes établies par des organismes, tels que: la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ), les corps policiers, les pilotes d’avion, etc., et qui portent sur l’acuité visuelle, l’acuité auditive, les capacités physique et mentale.

Connaître les limitations fonctionnelles: point qui demeure important, car si la personne a déjà eu des limitations fonctionnelles établies par la Commission de la santé et de la sécurité au travail (CSST), celles-ci sont permanentes. De ce fait, l’employé ne peut faire un travail qui ne respecte pas ces dites limitations fonctionnelles. Il en est de même si des limitations fonctionnelles ont été émises secondairement à une maladie personnelle.

Découvrir les anomalies: certaines anomalies sont découvertes lors d’un examen physique ou par des tests spécifiques (analyses en laboratoire, radiographie, etc.). Il arrive souvent de rencontrer de futurs employés ayant des anomalies mineures, par exemple, des amplitudes articulaires non complètes, souvent associées à l’âge. De telles anomalies doivent tout de même être connues, car si un accident de travail survenait à la suite de cela, les indemnités devraient tenir compte d’un examen physique et toute perte d’amplitude sera compensée par le barème de la CSST. Or, sachant que de telles anomalies étaient présentes avant l’embauche, des coûts peuvent évidemment être évités.

Il existe également d’autres anomalies qui n’empêchent pas nécessairement une personne de travailler, mais qui peuvent être présentes. Éventuellement, si elles devenaient symptomatiques, cela permettrait à l’employeur d’obtenir un partage de coûts, ce qui est fort intéressant dans les dossiers CSST.

Certaines anomalies peuvent aussi être plus sévères, nécessitant un traitement médical ou une prise de décision allant à l’encontre de l’aptitude au travail. Des anomalies peuvent aussi représenter un facteur de risque, ce qui, à mon avis, doit être connu.

Connaître les antécédents médicaux: ce qui est très pertinent, sans empêcher l’emploi du candidat. Il est nécessaire de vraiment connaître si cette personne a eu des problèmes récidivants, chroniques ou encore un problème toujours actif, mais pas encore consolidé.   Parfois, une pathologie non connue peut être trouvée, nécessiter un traitement immédiat.

Voici donc des exemples, où il peut y avoir certains facteurs de risque qui doivent être connus afin de prendre une décision éclairée et économiquement avantageuse.

 

Dr Michel Lizotte

Expert en santé au travail

35 ans d’expérience

 

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